En remplacement ce WE dans un super cabinet de montagne aux Diablerets, magnifique station de ski familiale en Suisse, je suis appelé pendant mon petit déjeuner au chalet par un homme de 49 ans qui m’annonce avoir subitement ressenti une violente douleur dans le dos irradiant dans le ventre avec des fourmillements des pieds et des mains… Une brève anamnèse m’apprend qu’il est tabagique, a priori en bonne santé et que c’est la première fois qu’il ressent une douleur de ce type. Je lui donne rendez-vous au cabinet médical et saute dans la voiture pour m’y rendre au plus vite.
Durant le trajet qui dure 10 minutes j’évoque parmi les diagnostics soit une colique néphrétique soit une rupture d’anévrysme de l’aorte abdominale et comme le premier hôpital est à 40 minutes de route j’envisage déjà d’appeler l’hélicoptère si l’option de l’aorte devait se préciser. J’aime pas trop ces fourmillements…
Finalement la douleur est plutôt au niveau de la loge rénale D, les pouls périphériques sont bien symétriques et la tension est élevée en rapport avec la douleur. L’antalgie iv fait rapidement son effet et quand j’évoque la possibilité d’une colique néphrétique le patient m’informe qu’il a un rein unique congénital. Je dégaine alors la sonde abdominale pour confirmer mon diagnostic:
Cet examen confirme un rein unique à droite avec une dilation pyelo-calicielle modérée malgré la vessie vide et l’aorte est de calibre normale.
Je suis rassuré de pouvoir poser le diagnostic sans équivoque et le patient est transféré en ambulance pour prise en charge urologique à l’hôpital en plaine où un scanner a confirmé le diagnostic et un pigtail a été posé. C’est quand même génial que mes collègues excellents généralistes de montagne aient investi dans une échographie, quand on est loin de l’hôpital c’est encore plus utile ! Et les fourmillements ? Ils ont disparus quand le patient a arrêté d’hyperventiler…
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