Un jeune garçon vient aux urgences accompagné de sa maman pour un traumatisme du poignet datant de 24h. En vacance dans leur pays natal ils ont consulté sur place mais on voulait le garder à l’hôpital plusieurs jours et “l’opérer”. C’est en tous les cas ce que les parents ont compris. Un peu inquiets ils décident d’écourter leurs vacances et de rentrer pour demander un 2ème avis.
La radiographie révèle cette fracture de l’EDR avec bascule dorsale de 25° environ.
On décide d’aider la nature en effectuant une réduction sous Meopa avant de plâtrer en flexion pour éviter que la fracture ne se déplace encore plus. Je décide alors de le faire sous contrôle échographique et pas sous scopie comme on me l’a appris.
Avec la sonde linéaire il faut prendre au moins 2 incidences pour voir la fracture dans 2 plans différents comme avec la radiographie.
Voici d’abord la vue dorsale où vous reconnaissez la fracture et la bascule, vous voyez aussi sur la gauche de l’image l’irrégularité correspondant au noyau d’ossification.
Ensuite la vue latérale.
Après réduction voici les 2 mêmes incidences échographiques
La radiographie sous plâtre post-réduction montre le même alignement.
Vous pensez que c’est du bricolage ? Et bien plusieurs études ont récemment analysés le sujet comme vous pouvez le constater sur cette excellente revue Canadienne : CJEMDec2016 . Le succès des réductions de fracture sous contrôle échographique est aussi bon que sous scopie (env 90-95%) et bien meilleur qu’à l’aveugle (env 68%). Evidement sans irradiation! Encore un domaine où la pratique risque d’évoluer grâce à l’échographie ! Le train est en marche, ne le regardez pas: montez dedans !
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