Cette jeune ado de 17 ans présente depuis quelques jours une formation nodulaire au niveau de l’aine qui inquiète sa mère et justifie ainsi son passage aux urgences .
Formation unique de 2 à 3 cm environ , peu sensible , localisée au niveau du triangle de scarpa , non adhérente au plan profond . Pas d’autre nodule retrouvé dans les aires ganglionnaires , pas de splénomégalie . Pas d’AEG .
Il y a 7 jours , notion d une plaie de la jambe retrouvée au stade de cicatrisation .
Sur le plan clinique : pas de fièvre , pas de lymphangite . Pas de signe fonctionnel urinaire ou gynécologique .
Biologie : pas de syndrome infectieux ou inflammatoire .
A première vue , il s’agit d’une banale adénopathie inguinale réactionnelle . Mais je préfère dégainer en un tour de mains mon Ultrasonoscope U-LITE qui désormais ne me quitte plus .
Il ne me faut pas plus de 10 secondes , grâce à l’étonnante haute définition de ma sonde linéaire de 18 MHZ , pour retrouver des arguments forts de bénignité et je rassure ma jeune patiente ( et surtout sa mère ) .
Bien entendu , la patiente n’est pas lâchée dans la nature et elle sera revue pour un contrôle écho-clinique après 8 jours d’antibiothérapie .

Diamètre A = 24 mm
Diamètre B = 12 mm
Comment puis-je la rassurer ? Comment puis-je ME rassurer ?
Critère en faveur d’une adénopathie réactionnelle banale bénigne
- Mon adénopathie > à 9 mm est plutôt oblongue .
- Le rapport de Solbiati (A/B est > à 1.5 ) .
- Ses contours sont réguliers et ses limites nettes
- On visualise bien le hile central hyperéchogène (lié aux nombreuses interfaces des sinus lymphatiques convergeants vers la médullaire)
- On retrouve bien une vascularisation centrale et non périphérique.
- Elle est unique
- Il n’y a pas de réhaussement hyperéchogène
- Son échostructure est hypochogène homogène par rapport à son environnement
L’échographie , depuis l’avènement des sondes HF est l’examen le plus simple et le moins coûteux pour explorer une adénopathie . L’échographie permet de confirmer le diagnostic , de préciser la forme et le siège et ses rapports avec les vaisseaux , elle permet de chercher des signes de malignité et de différencier les ganglions réactionnels des ganglions métastatiques avec une excellente sensibilité .
Il ne faudra pas hésiter à utiliser le Doppler énergie ou puissance pour mieux visualiser les flux lents +++
Critères échographiques en faveur d’une malignité
- Adénopathie ronde , aux contours irréguliers , aux limites floues avec parfois rupture de la capsule .
- Perte du hile hyperéchogène central , hypervascularisation périphérique , vaisseaux voisins refoulés
- Renforcement postérieur en arrière de la structure
- Un rapport de Sobialti <1.5 cm est en faveur d’une cause maligne .
- Méfiez-vous si le hile est absent ou si la vascularisation est anarchique ou périphérique .
- Méfiez-vous en cas d’hypoéchogénicité diffuse , de présence de logettes , de microcalcifications .
- Méfiez-vous d’une adénopathie cervicale avec une échostructure ressemblant à du tissu thyroïdien

Vascularisation périphérique : danger !

Logettes anéchogènes : danger !

Thyroïd like tissue : danger !

Calcification : danger !
https://www.researchgate.net/publication/246242208_Le_diagnostic_d’un_ganglion_tumoral
Categories: Cas cliniques, Doppler et vasculaire